La disparue de la cabine n°10, Ruth Ware, Fleuve éditions


Une semaine à bord d'un yacht luxueux, à silloner les eaux du Grand Nord avec seulement une poignée de passagers.
Pour Laura Blacklock, journaliste pour un magazine de voyage, difficile de rêver d'une meilleure occasion de s'éloigner au plus vite de la capitale anglaise.
D'ailleurs, le départ tient toutes ses promesses : le ciel est clair, la mer est calme et les invités très sélects de l'Aurora rivalisent de jovialité. Le champagne coule à flot, les conversations ne manquent pas de piquant et la cabine est un véritable paradis sur l'eau.
Mais dès le premier soir, le vent tourne. Laura, réveillée en pleine nuit, voit la passagère de la cabine adjacente être passée par-dessus bord.
Le problème ? Aucun voyageur, aucun membre de l'équipage ne manque à l'appel. L'Aurora poursuit sa route comme si de rien n'était.
Le drame ? Laura sait qu'elle ne s'est pas trompée. Ce qui fait d'elle l'unique témoin d'un meurtre, dont l'auteur se trouve toujours à bord...




Profitant du congé maternité de sa patronne, Laura doit couvrir pour le magasine pour lequel elle travaille la première croisière d'un bateau de luxe. En présence de plusieurs invités sélectionnés par le patron lui-même, Laura va devoir se faire une place. Et quoi de mieux pour assister à un meurtre ? Et en plus d'en être le seul témoin ? Et qu'en plus, le corps a été lancé dans les eaux froides et sombres ? Et qu'il ne manque personne à l'appel ? Une enquête pour Hercule Poirot ou Sherlock Holmes ? 
Bien sûr, ce roman a une teinte très Doylenne ou Agathachristienne. Le coupable est sur le bateau. 

Le point de départ de ce roman est donc assez simple mais l'enquête va s'avérer ardue pour Laura, en proie à ses propres doutes et démons. Elle digère peu à peu l'agression qu'elle a subie juste avant de partir grâce à des médicaments. Elle va s'isoler de plus en plus en cherchant une aide chez les autres passagers. Mais elle va en venir, forcément, à suspecter les uns après les autres ? Chacun ayant des choses à cacher. 

J'ai beaucoup aimé ce huis-clos dans un contexte marin. Ruth Ware parvient à maintenir le lecteur en haleine tout au long de son récit. Pourtant, la chose n'était pas aisée. Un seul lieu, un cercle de personnages immuables. Elle dresse des tableaux intéressant de chacun des protagonistes grâce à Laura. Tina ? Une guerrière aux dents longues avec qui il vaut mieux faire ami-ami. Richard ? Milliardaire aux petits soins avec sa femme malade. Cole ? le photographe vulgaire. Et puis, il y a Ben Howard (non, pas le chanteur !) qui ne sais pas trop sur quel pied danser. Tout ce petit monde navigue au gré des flots, parfois tumultueux. Car on ne veut pas que Lo progresse. On veut la rendre folle. On veut la faire taire. 

Et là, le roman prend une nouvelle tournure. Plus hard. On n'est plus dans le policier gentillet de la fin du XIXème siècle, on entre dans le thriller, angoissant, asphyxiant. 
Le récit est coupé d'articles de journaux postérieurs et de mails du fiancé de Lo, Judah. Si bien qu'on ne sait jamais ce qui se passe réellement. Jusqu'au coup de théâtre final, surprenant. 

La disparue de la cabine n°10 est un très bon polar, bien addictif, un bon page turner avec une héroïne éminemment sympathique et pour qui on ressent beaucoup d'affection. On stresse avec elle, on pleure avec elle, on souffre avec elle. 
Et quand la dernière page se tourne, les sentiments se bousculent (je n'en dirai pas plus...). 

A découvrir chez Fleuve noir éditions. 

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