Dead Zone, Stephen King

Et pourquoi pas un "petit" King pour les 3 ans de Terre du noir ? 


Greg Stillson, candidat à la Maison-Blanche, est un fou criminel, grand admirateur d'Hitler et d'autres maniaques de l'extermination. Quand il sera élu, ce sera l'Apocalypse. Un seul homme le sait : John Smith, car il est doué d'un étrange pouvoir qui lui attire pas mal d'ennuis, il devine l'avenir. Il n'y a rien de réjouissant à cela. Il peut prévoir les accidents, les catastrophes, les hécatombes. On ne le croit pas, ou alors on le croit trop. John Smith n'a encore rien dit de ses prémonitions. Pourtant, le candidat à la présidence des Etats-Unis est un dément. Que fera John Smith pour son pays ?


Cet été, j’ai décidé de rattraper une partie de mon énorme retard en m’attaquant à quelques romans de Stephen King, auteur mondialement connu mais que j’avais laissé de côté. Dans mon esprit, il était catalogué « horreur » et n’étant pas particulièrement fan de ce type d’histoires, j’avais délaissé ce monstre de la littérature contemporaine. Après avoir dévoré « Mr Mercedes », je me suis donc penché sur l’un de ses anciens livres, « Dead Zone », paru en 1979. 


Au début des années 2000, j’avais suivi avec un fort intérêt la série tv tirée du roman, diffusée sur M6 à l’époque, même si malheureusement, je n’avais pas vu les derniers épisodes, n’ayant ainsi jamais connu le dénouement des aventures de John Smith. Me plonger dans le roman a été particulièrement facile, facilité certainement par ma connaissance de la série tv, il est dur en effet de ne pas visualiser les personnages de Stephen King de la façon dont on a pu les voir à l’écran… 

Nous sommes en 1970, Johnny Smith vit des jours heureux aux côtés de sa ravissante fiancée, Sarah, quand un soir, en rentrant chez lui, il est victime d’un accident de la route et se retrouve dans le coma. La première partie du roman est plutôt triste, Johnny est inerte sur son lit d’hôpital et nous ressentons la douleur de la famille suite à l’accident qui a changé le cours de plusieurs vies. C’est écrit avec beaucoup de justesse et on ressent énormément de tristesse à travers les parents de Johnny ainsi que Sarah, sa fiancée qui, après quelques années, se doit de reconstruire sa vie. 

Après six années plongé dans le coma et contre toute attente, Johnny se réveille, mais doté d’une aptitude extraordinaire, pouvoir prédire l’avenir ou tout connaître des gens qu’il croise grâce à des visions qu’il a ne serait-ce qu’en les touchant. Si dans sa vie de tous les jours, tout connaître de ses congénères peut être fatigant, cela devient un don du ciel lorsqu’il aide la police bloquée dans la recherche d’un tueur en série. Ce don à double tranchant est au final un handicap avec lequel vivre, devant faire face à la défiance/scepticisme des autres tout en posant des questions de conscience lorsqu’il croise la route d’un politicien aux dents longues, lequel a pour but de devenir Président des Etats-Unis d’Amérique. John Smith doit-il faire confiance à ses visions apocalyptiques ou laisser le destin faire les choses ? 

Ce roman est vraiment bien construit et nous pousse à nous poser la question : Que ferait-on si nous avions le pouvoir de voir le futur et qu’on savait qu’une personne s’apprête à faire quelque chose d’affreux ? Resterions-nous silencieux ou tenterions-nous de la stopper ? Je dois dire qu’avec du recul, après avoir lu le roman, je tire mon chapeau aux scénaristes de la série tv qui ont fait de très légers changements dans la trame de fond mais des modifications avisées qui rendaient le côté dramatique encore plus fort que dans le livre. On notera aussi avec sympathie le petit clin d’œil glissé par Stephen King à l’adresse de « Carrie », son premier roman, paru en 1974. 

Pour ceux qui, comme moi, ne sont pas friands des histoires d’horreur, plongez sans hésitations dans « Dead Zone », un bon roman teinté à la fois d’un peu de romance, de fantastique, et d’une bonne dose de psychologie et de thriller dans sa dernière partie. 

Ben

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