Adieu demain, Michaël Mention, Rivages


Enquête criminelle dans l'ombre de l'Eventreur du Yorkshire, suite de Sale temps pour le pays (Grand Prix du roman noir de Beaune 2013), Adieu demain explore, en même temps qu'une Angleterre en déréliction, les fantasmes de la terreur phobique.



J’ai découvert Michaël Mention il y a peu, en lisant son « Jeudi Noir », récit consacré à la demi-finale de Coupe du Monde de Football 1982 entre la RFA et la France. Ayant appris que le second opus de sa ‘’trilogie anglaise’’ était disponible en librairie, j’ai décidé dans un premier temps de lire « Sale temps pour le pays », premier tome de cette trilogie. Un véritable coup de cœur digne du meilleur des David Peace. Il est dur de ne pas accrocher au style d’écriture de Mention et l’envie de découvrir la seconde partie de cette trilogie est donc forte au moment de débuter « Adieu demain ».

Si dans « Sale temps pour le pays » Michaël Mention traitait de la peur s’étant emparée de l’Angleterre suite aux différents meurtres perpétrés par l’éventreur du Yorkshire, en restant proche de la réalité, dans « Adieu demain », il s’inspire du meurtrier Stephen Griffiths, un tueur en série adepte de l’arbalète…tout en prenant par la suite des libertés avec les meurtres commis par ce dernier.

Le roman, dans un premier temps, retrace les premières années de la vie de Peter Griffith, un individu dont sa phobie des araignées va conduire à sa perte de repère, sa destruction. Son parcours le mènera à rencontrer en prison, Paul Witcliffe, le tueur en série de « Sale temps pour le pays ».
Parmi les policiers chargés de retrouver la trace du meurtrier en série, on retrouve Mark Burstyn, l’inspecteur du premier tome et également Clarence Cooper, lequel va devoir joué aux infiltrés afin d’essayer de trouver le meurtrier à l’arbalète.

C’est à ce moment là qu’adviendra un élément du roman qui ne m’a pas trop convaincu, la sensation que c’était trop gros pour être vrai et que le récit perdait en crédibilité et c’est dommage car tout ce qui va concerner Clarence Cooper est l’un des éléments moteurs du récit.
Dans le même temps, comme à son habitude, Michaël Mention continue d’intégrer des éléments de l’actualité d’époque à son roman, rendant celui-ci bien plus fort et bien plus ancré dans le phénomène culturel, social, traversé par l’Angleterre des années soixante-dix jusqu’au début des années deux mille.

Si au moment de finir ce livre, je ne peux qu’admettre avoir passé un très bon moment de lecture, vivant le stress et la peur ressentis par plusieurs personnages tout au long de l’histoire, je ne peux cependant que mettre un bémol concernant l’une des ficelles utilisées par Michaël Mention autour du personnage de Clarence Cooper. Une question me vient d’ailleurs à l’esprit, est-il possible de s’auto-persuader d’être phobique à quelque chose au point d’en devenir réellement phobique ?
Malgré cela, le livre reste magnifiquement écrit et parfaitement contextualité, on ne peut qu’apprécier et attendre avec hâte la conclusion de cette trilogie anglaise !

Ben.

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