Je suis Pilgrim, Terry Hayes, JC Lattès


Une jeune femme assassinée dans un hôtel sinistre de Manhattan.
Un père décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie saoudite.
Un chercheur torturé devant un laboratoire de recherche syrien ultrasecret.
Des cadavres encore fumants trouvés dans les montagnes de l’Hindu Kush.
Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.
Et un fil rouge, reliant tous ces événements, qu'un homme est résolu à suivre jusqu’au bout.


Difficile de parler d'un tel roman tant il est dense. 642 pages d'une écriture serrée, intense, détaillée. Pilgrim est donc un personnage qui n'existe pas réellement. Plutôt le nom de code d'un agent du renseignement sur le point de raccrocher. Un meurtre est commis en plein New-York. Une femme est retrouvée dans un appartement sordide. Plus aucun moyen de l'identifier. L'assassin lui a ôté les dents et les empreintes digitales, a nettoyé de fond en comble l'appartement, ne laissant aucune chance aux enquêteurs. Parallèlement, on suit l'évolution du Sarrazin de son enfance jusqu'à son dessein ultime. Un type qui va virer dans le Jihad et côtoyé les pires terroristes talibans. 
Pendant de nombreuses pages, le lecteur va se demander quel lien il peut y avoir entre ces différentes histoires mais l'auteur va nous faire voyager entre la Turquie, les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite. Sa force réside dans sa faculté à nous raconter une histoire passionnante, parfois en utilisant de nombreuses digressions comme s'il fallait remplir des pages. Mais rien n'est inutile. Terry Hayes, en bon professionnel, ouvre des portes et n'oublie jamais de les refermer. Le point de départ est vite oublié au profit de la vie de celui qu'on appelle Pilgrim. Le super espion, pas façon James Bond, loin de là ! Un professionnel de la plus pure espèce, le meilleur agent du renseignement que les Etats-Unis comptent dans leur rang qui n'hésite pas entre sa vie et l'intérêt du pays qu'il défend. 
Ce livre est un mélange subtil de thriller, de roman d'espionnage et d'aventure alors on lui pardonne quelques ficelles dures à avaler - genre le lien entre les deux histoires. J'ai éprouvé quelques difficultés à entrer pleinement dans le récit, peut-être n'étais-je pas assez concentré car j'ai oublié de vous le dire, il faut être disponible à 100% pour avancer sereinement dans la lecture de ce livre. Concentration extrême demandée !
Puis, une fois que j'ai mordu à l'hameçon, je n'ai pas réussi à lâcher le livre, le reprenant dès que j'avais un moment. J'avais envie de voyager avec les personnages, de visiter Bodrum (station balnéaire en Turquie), de suivre le Sarrazin durant son voyage tant initiatique que physique. Et j'ai tremblé à l'idée de son projet. 
Un point noir cependant au niveau de la narration : (attention spoiler) Comment Pilgrim peut-il savoir tout de la vie du Sarrazin comme il le narre au long du récit alors qu'il ne l'interroge que quelques minutes. Pas grave, mais  ce point m'a gêné.
Bref, vous l'aurez compris, ce livre est une bombe qu'on ne peut pas classer dans telle ou telle catégorie et qu'on ne peut lâcher une fois commencé. 
Disponible aux éditions JC Lattès. 

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